Le ministre béninois des Affaires étrangères, Olushegun Adjadi Bakari, a justifié vendredi à Abuja la demande de soutien au Nigéria et à la Cédéao après la tentative de coup d’État avortée du 7 décembre, invoquant des motifs humanitaires, sécuritaires et de prévention régionale. En marge de la 95e session du Conseil des ministres de la Cédéao, il a précisé que l’armée béninoise avait d’abord réussi à contenir les mutins avant que Cotonou ne sollicite une intervention extérieure. Selon lui, l’objectif du président Patrice Talon était d’éviter des pertes humaines et des dégâts matériels, les assaillants s’étant retranchés dans un site sensible.

Le ministre a souligné que l’appui nigérian s’inscrivait dans le cadre du mandat de la Cédéao et illustre, selon lui, l’importance de l’organisation sous-régionale pour défendre l’ordre constitutionnel et les valeurs démocratiques. Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar Maitama, a salué la coordination entre les présidents Talon et Tinubu, ainsi que l’efficacité des services de renseignement et des canaux diplomatiques.

Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Houngbedji, a ajouté que les autorités n’écartaient aucune hypothèse sur d’éventuelles complicités ou instigations extérieures, sans accusation officielle à ce stade. Il a mentionné la présence de campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux, dont l’origine serait connue des autorités, et que les enquêtes détermineront d’éventuelles complicités ou commanditaires étrangers.

Le gouvernement a également précisé que la coopération régionale et internationale serait mobilisée pour localiser et extrader d’éventuels suspects dans les pays voisins. L’ampleur de la tentative a été relativisée : un groupuscule de 100 à 200 soldats sur plusieurs milliers a été impliqué, deux hauts gradés pris en otage ont été libérés, et un policier ayant relayé des messages sur les réseaux sociaux a été interpellé.

Le gouvernement béninois a assuré qu’il tirerait « tous les enseignements » de ces événements et a réaffirmé son engagement pour la stabilité institutionnelle et la coopération régionale.