Lassy Mbouity, chef du parti d’opposition Les Socialistes Congolais et candidat déclaré à la présidentielle de 2026, a été enlevé dimanche dernier à Brazzaville. Des hommes armés et cagoulés l’ont emmené de force à son domicile, quelques jours seulement après qu’il ait échappé à une tentative d’assassinat.

Le parti politique qu’il dirige ne cache pas sa colère. Martial Mbourangon Pa’nucci, porte-parole des Socialistes Congolais, s’est exprimé. « Nous sommes convaincus que c’est le régime dictatorial de Brazzaville qui est derrière tout cela. Ce n’est pas la première fois. » Il précise que les ravisseurs étaient masqués, armés, et circulaient à bord d’un véhicule banalisé.

Face à cette disparition, le parti annonce une mobilisation renforcée, non seulement de ses membres, mais aussi de la population et de la diaspora congolaise. Dès jeudi, plusieurs formations politiques de l’opposition ont publié une déclaration commune. Elles exigent la libération immédiate de Lassy Mbouity. Clément Mierassa, président du Parti social-démocrate congolais, y voit une escalade inquiétante. « C’est un acte lâche. Il s’inscrit dans une logique de terreur, d’intimidation et de violations répétées des droits fondamentaux dans notre pays. » Il rappelle que cet enlèvement constitue une entorse grave à l’article 9 de la Constitution congolaise  qui garantit la liberté individuelle.

L’Organisation congolaise des droits de l’homme appelle, elle aussi, à une réaction urgente de la communauté diplomatique et des institutions internationales. Pour l’heure, les autorités congolaises n’ont pas réagi publiquement à ces accusations. Ce silence officiel alimente les interrogations et renforce la tension sur la scène politique nationale. L’affaire Mbouity, un nouvel épisode pour le climat démocratique au Congo.