‎Le retournement de Brenda Biya fait grand bruit au Cameroun. Il y a quelques jours, la fille de Paul Biya exhortait la population à boycotter son père candidat à une énième élection présidentielle.


Fille du chef de l’État camerounais, Brenda invitait, dans une vidéo TikTok, à ne pas voter pour son père à la présidentielle du 12 octobre, affirmant qu’il avait « fait souffrir beaucoup de gens, y compris sa propre famille ». Mais dimanche 21 septembre, elle a surpris en changeant totalement de registre : Paul Biya serait un « bijou » et un « excellent » candidat.‎

‎Derrière de larges lunettes de soleil, Brenda Biya affirme : "On ne va pas se mentir, la politique, je n’y connais rien de chez rien", dit la jeune femme de 27 ans.

Paul Biya est "un excellent candidat"

‎"Je dois me remettre en question. Je ne me rends pas compte des gens que je heurte", a affirmé la fille du Chantal et Paul Biya qui reconnaît ses erreurs. Son discours se poursuit dans un ton laudatif envers son père : "J'ai toujours admiré l'intellect de mon père et j'ai toujours voulu avoir en même temps le cœur de ma mère". Plus tard, le peuple va se rendre compte que leur président était un bijou. Je trouve que c'est un grand homme et un excellent candidat."

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‎Que comprendre de ce changement de ton ?

‎Des propos en totale rupture avec ceux tenus quelques jours plus tôt, où elle dénonçait des mauvais traitements et un sentiment d’abandon familial. "Ne votez pas Paul Biya. Il a fait souffrir beaucoup de gens, y compris sa propre famille. J'espère qu'on aura un autre président", affirmait-elle. Un message d’autant plus marquant qu’il intervient en pleine campagne présidentielle, au moment où le président, 92 ans, candidat à un 8ᵉ mandat après 42 ans de règne, sollicite à nouveau les électeurs pour le 12 octobre 2026.

‎"Vous ne voulez pas prendre de conseils venant de moi, une enfant impulsive qui prend des décisions sur un coup de tête quelqu'un qui n'y connait rien dans quelque chose devrait naturellement se taire. Formez votre propre opinion", a-t-elle lâché.

Ce revirement de Brenda Biya est-il choisi ou contraint ? L’interrogation reste entière.



Martial SEHOMI