La tension entre communautés gabonaise et béninoise, déjà vive ces derniers jours, vient de connaître un nouveau tournant. La police gabonaise a procédé, le week-end dernier, à l’arrestation de Samy Boucalt, figure controversée connue sur les réseaux sociaux et dans certains milieux urbains comme l’« autoproclamé chef d’État-Major des Mapanes ».


La vidéo de Samy Boucalt chassant et menaçant les béninois vivant au Gabon est devenue virale. Dans le viseur de la justice depuis plusieurs semaines pour troubles à l’ordre public et incitation à la violence, il a finalement été interpellé lors d’une opération de sécurisation. D’après les premières informations officielles, Samy Boucalt dirigerait un groupe revendiquant le contrôle symbolique des « Mapanes », ces quartiers réputés zones de non-droit. Ses discours provocateurs et son influence croissante auprès des jeunes alimentaient les craintes quant à la paix sociale et la sécurité publique.

« L’arrestation de Samy Boucalt s’inscrit dans la volonté des forces de l’ordre de rétablir la quiétude et de prévenir tout débordement », a confié un responsable sécuritaire cité par Médiapart Bénin.

Très suivi par ses partisans, mais considéré comme un perturbateur de l’ordre public par la police, Samy Boucalt devrait être présenté devant le parquet dans les prochains jours. L’enquête en cours devra déterminer son rôle exact dans les récents incidents visant des ressortissants béninois, ainsi que l’ampleur de son réseau.


Au-delà du cas Boucalt, cette arrestation soulève une question plus large : celle de l’influence grandissante de figures issues de la rue et des réseaux sociaux, capables de s’ériger en contre-pouvoir et de fragiliser la cohésion sociale.


Martial SEHOMI