La rentrée scolaire a pris une tournure inattendue pour deux élèves, appelés à répondre devant la justice plutôt que de rejoindre les salles de classe. Suspectés d’activités de cybercriminalité, ils ont comparu le 23 septembre dernier devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), en présence de leurs parents.


Les adolescents sont poursuivis pour « escroquerie via internet » et « complicité d’escroquerie via internet ». Une perquisition dans la chambre du principal prévenu, élève en classe de seconde, a permis de découvrir 2 millions FCFA cachés dans son armoire et 300 000 FCFA dans son sac. Une moto estimée à 800 000 FCFA a également été saisie et placée sous scellés, rapporte Bénin Web TV.

Placés sous mandat de dépôt, les deux mineurs voient désormais leurs parents impliqués dans le dossier. Ces derniers, convoqués par la justice, rejettent toute complicité. Le père, auditeur de profession, a déclaré ignorer totalement les agissements de son fils, invoquant ses absences répétées liées à son travail.

La mère, infirmière d’État, a pour sa part reconnu avoir financé l’achat de la moto saisie grâce à un prêt de 500 000 FCFA complété par son époux. Elle a aussi expliqué avoir remis 300 000 FCFA à son fils pour le règlement d’une dette, sans soupçonner l’origine frauduleuse éventuelle de l’argent.


Le principal prévenu a reconnu les faits et plaidé coupable. À la barre, il a expliqué s’être fait passer pour un donateur fictif afin de soutirer de l’argent à ses victimes. Il a admis avoir détourné au total 5 millions FCFA, dont 2,4 millions en une seule opération. Son cousin, en séjour de vacances chez lui, est également poursuivi. Il est accusé d’avoir été initié à ces pratiques frauduleuses par le principal prévenu, ce qu’il a catégoriquement nié devant le tribunal.




Martial SEHOMI