Crise à Madagascar
Le président Rajoelina dénonce une tentative de « coup d’État »
Les manifestants, principalement issus de la Génération Z, réclament désormais le départ du président Andry Rajoelina. Ils expriment leur ras-le-bol face aux problèmes socio-économiques, notamment les coupures incessantes d’eau et d’électricité.
Le président malgache Andry Rajoelina a affirmé vendredi 3 octobre que le vaste mouvement de contestation en cours à Madagascar visait à « provoquer un coup d’État », alors que de nouveaux heurts éclatent entre manifestants et forces de l’ordre dans la capitale Antananarivo. Depuis le 25 septembre, l’île Rouge est le théâtre de manifestations qui réclament désormais le départ du chef de l’État, après avoir débuté comme l’expression d’un ras-le-bol face aux coupures incessantes d’eau et d’électricité.
"Victime d’une manipulation de masse"
Alors que son allocution était retransmise en direct sur sa page Facebook, la pression de la rue ne faiblit pas : des rassemblements et confrontations avec les forces de l’ordre se poursuivent dans la capitale et dans plusieurs grandes villes de province. Selon le président, la jeunesse mobilisée depuis le début du mouvement, notamment au sein du groupe GenZ, très actif sur les réseaux sociaux, serait manipulée par des acteurs malgaches et étrangers. "Des pays et agences ont payé ce mouvement pour m’évincer, pas par des élections, mais par profit, pour prendre le pouvoir comme dans d’autres pays africains. Notre pays est victime d’une cyberattaque, d’une manipulation de masse", a déclaré le chef d'Etat de 51 ans.
Une opposition qui tire les ficelles ?
Selon des propos rapportés par le journal Le Monde, Andry Rajoelina a également accusé des hommes politiques malgaches de manipuler désormais la contestation : « C’est après le début du mouvement que certains politiciens ont exploité la situation pour tenter un coup d’État, atteindre leurs objectifs et mettre le pays en danger. » Le chef de l’État s’est dit prêt à dialoguer et a demandé aux forces de l’ordre de ramener la paix.
Au pouvoir depuis 2019 et réélu en 2023, Andry Rajoelina n’a pas annoncé la nomination tant attendue d’un nouveau Premier ministre, après avoir limogé l’ensemble du gouvernement lundi dans une tentative restée infructueuse d’apaiser la colère des manifestants.
Martial SEHOMI
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