Modifier l'article

L'endométriose touche des milliers de femmes au Bénin. Une maladie complexe, souvent méconnue, qui plonge celles qui en souffrent dans un combat silencieux. L'ONG EndoEspoir a fait de cette cause une priorité et a marqué ses cinq ans d'existence par une série d’activités du 24 au 28 mars 2025. Conférences, échanges, réseautage, projection de film documentaire, sensibilisation, consultations et dépistage (à Porto-Novo, Parakou et Cotonou), levée de fonds, appel à la solidarité, et bien d’autres actions ont marqué le cinquième anniversaire de l’ONG EndoEspoir. Le chargé de communication d’EndoEspoir, James-William Gbaguidi, a pris la parole. Son message renseigne que trop de femmes souffrent sans diagnostic. Trop de professionnels ne sont pas formés à détecter la maladie. Trop de patientes errent d’hôpitaux en hôpitaux, incomprises. Il a insisté sur l'urgence d'agir pour accélérer le dépistage et améliorer l’accès aux soins. « Voyez ces mères aux yeux fanés, que l'injustice a condamnées à vivre un combat sans visage », a-t-il lancé. Christelle Vlavonou, porte-parole de la fondation Gbehunu, a appelé à renforcer la sensibilisation et les campagnes de dépistage, surtout en milieu rural. Elle a insisté sur la nécessité d’impliquer l’État. « L’endométriose doit être intégrée dans les politiques de santé publique. Les femmes qui en souffrent ne peuvent plus porter seules ce fardeau », a-t-elle déclaré. Elle a invité les institutions publiques, les entreprises et les associations à rejoindre le combat. « Chaque geste compte. Il est temps d’en faire une cause nationale. », a –t-elle ajouté. « Un simple geste, une étincelle, et l’espoir devient providence », a renchéri James-William Gbaguidi. A cette occasion, Innocentia Alladagbé, présidente d’EndoEspoir, a partagé son expérience. « L’endométriose enferme, isole. Ici, elle est encore trop souvent assimilée à des superstitions, à des caprices féminins. Nous avons voulu changer cela. Nous avons commencé à changer cela. » Dans ce même registre, la professeure Paola Pomini, à la tête d’une délégation italienne, a partagé l’expérience de son pays. En Italie, la reconnaissance de l’endométriose comme maladie chronique a permis une meilleure prise en charge. Parmi les femmes présentes au CUGO du CNHU-HKM lors de la séance de dépistage et de consultation, Tania, une patiente atteinte depuis vingt ans, a témoigné de sa souffrance physique et psychologique. Elle a mis en garde contre les croyances qui retardent le diagnostic. « Certaines femmes préfèrent les tisanes aux consultations. Ignorer la maladie peut mener aux urgences », a-t-elle averti. Lors des échanges, une étudiante de l’ENA a interpellé directement les responsables de santé. « Pourquoi l’État ne prend-il pas en charge les femmes souffrant de cette maladie ? » Une question qui résume le défi à relever. Depuis sa création l’ONG EndoEspoir a bénéficié du soutien d Louis Gbehounou Vlavonou. Il est le parrain de la célébration des cinq de cette organisation. Louis Gbèhounou Vlavonou, président de l'Assemblée nationale du Bénin, le parrain de l’ONG, est revenu sur l’origine de son engagement. « Tout est parti d’un élan de compassion. J’ai choisi de ne pas trahir cette valeur », a-t-il affirmé. Il a également encouragé les jeunes filles à surmonter les obstacles, en mettant l’accent sur l’importance de persévérer malgré les difficultés, « Il faut regarder devant soi et avancer. » a-t-il déclaré à l’occasion des cinq ans.
Séparez les hashtags par des espaces
Image principale
Formats acceptés: MP4, WebM, Ogg (max 20MB par fichier)
Format accepté: PDF uniquement
Annuler