DISCOURS D’OUVERTURE DU PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE
Louis Gbèhounou VLAVONOU lance un appel à la classe politique

DISCOURS D’OUVERTURE DU PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE, M. Louis Gbèhounou VLAVONOU Porto-Novo, le 10 avril 2025 2 Monsieur le Président du Parlement Panafricain ; Mesdames et Messieurs les présidents des Institutions de la République du Bénin ; Madame et Messieurs les membres du Bureau de l’Assemblée nationale ; Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ; Madame et Messieurs les membres de la Conférence des présidents ; Honorables députés à l’Assemblée nationale, chers collègues ; Mesdames et Messieurs les membres des corps diplomatique et consulaire ; Mesdames et Messieurs les représentants des organisations internationales, régionales et sous régionales accréditées au Bénin Madame le Préfet du département de l'Ouémé ; Monsieur le Maire de la ville de Porto-Novo ; Monsieur le Secrétaire général administratif de l’Assemblée nationale et son adjoint ; Monsieur le Directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale et son adjoint ; Mesdames et Messieurs les directeurs techniques et leurs adjoints respectifs ; Mesdames et Messieurs les conseillers techniques et chargés de mission du Président de l’Assemblée nationale ; Monsieur le Commandant du groupe de sécurité de l’Assemblée nationale ; Monsieur le Président de l’ASNAP ; Monsieur le Président de l’AFOPAR ; Distingués invités ; Mesdames et Messieurs ; Je voudrais, au nom de la Représentation nationale et en mon nom propre, souhaiter la bienvenue, au Palais des Gouverneurs tenant provisoirement lieu de siège de notre parlement, à notre illustre hôte, Son Excellence Monsieur Fortuné Zephania CHARUMBIRA, Président du Parlement Panafricain, dans le cadre de la présente cérémonie marquant l’ouverture solennelle de la Première Session ordinaire de l’Assemblée nationale du Bénin, au titre de l’année 2025. Monsieur le Président, cher frère et ami, Votre présence, parmi nous, donne un éclat singulier à la présente cérémonie, l’avant-dernière de la neuvième législature du Parlement béninois, dont le mandat arrive à terme en janvier prochain. Je voudrais donc vous remercier d’avoir tenu votre promesse d’y prendre part et pour l’important message qu’il vous a plu d’adresser à la Représentation nationale à cette occasion, ainsi que pour vos voeux de paix, de progrès et de prospérité formulés à l’endroit du peuple béninois tout entier. J’apprécie par ailleurs et à leur juste valeur les hommages rendus à la démocratie béninoise instaurée à la faveur de l’historique Conférence des forces vives de la Nation, de février 1990, et qui se consolide au fil des années. Venant surtout d’un hôte qui exerce des fonctions aussi prestigieuses que les vôtres et dont le pays a connu dans un passé récent, tout comme le Bénin, un régime de parti unique, c’est un encouragement à avancer dans la bonne direction, la démocratie n’étant jamais une construction achevée ! Mais j’ai compris aussi, Monsieur le Président, que vous êtes un homme d’engagement, avec pour ambition affichée de renforcer, par la diplomatie parlementaire et la coopération interparlementaire, l’influence de l’institution dont vous avez la charge et de resserrer les liens entre les États membres pour une Afrique plus unie et plus résiliente. Vous incarnez donc l’espoir du Parlement Panafricain dans le cadre de la mise en oeuvre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, qui vise à transformer l’Afrique en une puissance mondiale prospère, intégrée et pacifique, en mettant l’accent sur l’inclusion, la durabilité et l’indépendance économique. A cet égard, votre réélection à la tête de notre institution commune intervenue le 25 mars 2024 était amplement méritée et je voudrais, une fois encore, saluer votre leadership visionnaire ainsi que vos exceptionnelles qualités d’apôtre de la paix et de l’unité au service de l’intégration et du développement économique durable de notre Continent. Aussi me paraît-il légitime que vous soyez très préoccupé, tout comme tant d’autres observateurs étrangers et nous-mêmes d’ailleurs, les principaux concernés, par la situation que traverse actuellement la sous-région ouest-africaine. Je salue donc votre démarche, que mon pays accueille favorablement, car aucune initiative ne saurait être de trop pour ramener la sérénité et la concorde au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), naguère un des fleurons et piliers essentiels de l’intégration du Continent. Je voudrais par ailleurs saisir cette occasion pour vous donner l’assurance, s’il en était encore besoin, que la République du Bénin, qui a fait de son attachement à l’intégration régionale et sous régionale un des piliers fondamentaux de sa politique extérieure, ne ménage et ne ménagera aucun effort dans la recherche de solution à cette crise diplomatique majeure. Messieurs les présidents, Mesdames et Messieurs les députés, Distingués invités, Mesdames et Messieurs. Il n’est un secret pour personne que cette crise diplomatique est malencontreusement née d’une autre crise, sécuritaire celle-là, qui secoue notre sous-région depuis un peu plus d’une décennie maintenant. En effet, le terrorisme et l’extrémisme violent, deux phénomènes nouveaux apparus après la désintégration de la Libye, ont gagné de proche en proche plusieurs Etats ouest-africains dont le nôtre, provoquant au passage la déstabilisation de certains régimes politiques démocratiquement installés, aussitôt remplacés par des régimes d’exception qui se veulent plus aguerris et plus efficaces dans la lutte contre ces deux phénomènes. Le débat sur la légitimité ou non de ces régimes semble aujourd’hui derrière nous. Cependant, les dommages collatéraux qu’il a causés au processus d’intégration sous régionale en cours depuis plus d’un demi-siècle demeurent. De fait l’urgence, à mon humble avis, c’est plutôt de rétablir la confiance et la collaboration entre les Etats de la sous-région dans leur lutte commune en vue d’éradiquer ces fléaux transfrontaliers qui menacent leur propre existence et compromettent leur développement économique et social, individuel comme collectif. La diplomatie parlementaire aurait pu y jouer sa partition si les parlements n’avaient pas été suspendus çà et là à la suite de ces changements de régimes. Hélas ! Il est un fait que le Burkina Faso, la République du Niger et la République du Bénin ont en partage le Parc régional W, devenu le repaire des terroristes de toutes affiliations. Dans ces conditions, une lutte véritablement efficace contre ces divorcés sociaux passe nécessairement par une étroite coopération entre ces trois pays frères car, comme l’a si bien écrit Chris Bradford, pourtant ceinture noire dans plusieurs arts martiaux : « Ce n’est qu’en nous unissant comme une seule force que nous resterons forts et invincibles.» Du reste, les trois frères Curiace ont appris cette leçon à leurs dépens et l’ont enseignée au monde entier quand ils se laissèrent diviser et décimer un à un par le seul survivant des trois frères Horace, dans l’épilogue de cette guerre épique qui vit la victoire de Rome sur Albe au milieu du VIIème siècle avant notre ère. C’est donc cette inclusion salvatrice dans la lutte contre le terrorisme que le Bénin appelle de tous ses voeux ! Certes, les forces de défense et de sécurité de ces différents pays se battent vaillamment pour repousser les attaques terroristes et neutralisent même parfois les assaillants par bandes entières. Mais, comme l’hydre de Lerne, dont les têtes repoussaient quand on les coupait une à une, les bandes terroristes semblent se renouveler indéfiniment dès qu’on leur laisse un peu de répit ; d’où la nécessité d’un assaut massif et concerté sur leurs derniers retranchements, sans leur laisser aucune possibilité de repli tactique leur permettant de reconstituer éventuellement leurs forces. C’est le lieu et le moment de m’incliner respectueusement et une fois encore, au nom de la Représentation nationale et en mon nom propre, devant la mémoire de tous nos vaillants soldats tombés au champ d’honneur et de celle de toutes les autres victimes de cette barbarie inqualifiable et absurde. Nous prions le Tout-Puissant et Le Miséricordieux d’accorder paix et repos éternels à leurs âmes respectives et de consoler les familles éplorées. Messieurs les présidents, Mesdames et Messieurs les députés, Distingués invités, Mesdames et Messieurs. Pour la première fois de son histoire, notre pays s’apprête à organiser, en 2026, des élections générales couplées législatives/communales et municipales, suivies quelques mois plus tard par la présidentielle. C’est le fruit des réformes politiques allant dans le sens d’un meilleur fonctionnement de l’État et de la rationalisation des charges budgétaires liées à la multiciplité des consultations électorales Au sens des dispositions des articles 44 à 58 regroupés au sein du titre IV de la loi N° 2019-43 du 15 novembre 2019, portant Code électoral en République du Bénin, nous sommes déjà entrés de plain-pied dans la période pré-électorale depuis le 08 janvier dernier, soit douze (12) mois avant la date du prochain scrutin, avec tout ce que cela comporte comme restrictions et autres interdictions pour les acteurs politiques et leurs soutiens respectifs. Dans l’intérêt de la paix sociale et pour nous éviter toutes déconvenues éventuelles, je voudrais nous inviter à revisiter ces dispositions pertinentes afin de nous les approprier et de sensibiliser nos militants et autres sympathisants autour de ces questions essentielles pour notre vivre ensemble. Messieurs les présidents, Mesdames et Messieurs les députés, Distingués invités, Mesdames et Messieurs. Pour la session qui s’ouvre ce jour et comme l’indique le projet d’ordre du jour qui vous a été distribué, une vingtaine de dossiers sont déjà en étude au niveau des commissions permanentes et qui seront respectivement soumis à l’examen et à l’adoption de la plénière dès que possible ; d’autres s’y ajouteront comme d’habitude en cours de session. Cette législature tirant lentement mais sûrement vers sa fin, il me paraît en effet impérieux que nos travaux puissent se dérouler dans la sérénité qui convient, loin de toute pression sociale, morale ou psychologique. Si d’aventure, certains dossiers jugés importants n’étaient pas vidés à l’issue de cette session ordinaire, ils pourront faire l’objet d’une ou de plusieurs sessions extraordinaires dans l’intersession parlementaire quand les conditions seront réunies à cet effet. Cela dit, je voudrais savoir compter, comme par le passé, sur l’esprit de responsabilité et l’engagement de tous afin que cette législature, qui a suscité tant d’espoirs lors de son installation, se poursuive et s’achève avec un bilan dont chacun d’entre nous pourra être légitimement fier, parce que les fruits auront tenu la promesse des fleurs. Comme le disait l’autre, l’enjeu, c’est le Bénin et non les partis politiques, encore moins nos modestes personnes ici réunies. Je voudrais clore mon propos en réitérant, en votre nom à tous et en mon nom personnel, notre sincère gratitude à notre illustre hôte pour l’honneur de sa présence et pour son important message adressé à la Représentation nationale ; je remercie également les présidents des institutions de la République, les membres des corps diplomatique et consulaire, les autorités administratives du Département de l’Ouémé et de la ville-capitale de Porto-Novo qui ont rehaussé de leur présence accoutumée l’éclat de la présente cérémonie. Mes sentiments de gratitude vont enfin aux partenaires techniques et financiers qui accompagnent le développement de notre pays ou qui assistent directement l’Assemblée nationale du Bénin ; je n’oublie pas les forces de défense et de sécurité dont la présence permanente nous rassure ainsi que toute l’administration parlementaire qui travaille comme les ouvrières dans une ruche ou dans une fourmilière. C’est sur cette note de gratitude, empreinte de sincérité et de cordialité, que je déclare ouverte, ce jeudi 10 avril 2025, la première session ordinaire de l’Assemblée nationale du Bénin pour l’année 2025, en souhaitant pleins succès à nos travaux. Vive la coopération interparlementaire ! Vive l’Assemblée nationale du Bénin ! Je vous remercie pour votre aimable attention.
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