RELIGION
Le cardinal Angelo Becciu écarté de la succession par la volonté du Pape François

Le cardinal Angelo Becciu
Après le décès du pape François, le 21 avril 2025, l'Église catholique s'apprête à élire un nouveau souverain pontife. Le Conclave débutera le 7 mai à la chapelle Sixtine. Plus d'une centaine de cardinaux y sont attendus. Parmi les absents, figure Angelo Becciu, un nom au cœur de nombreuses controverses ces dernières années.
À 76 ans, l'ancien numéro trois du Vatican a annoncé ce mardi 29 avril qu'il ne prendrait pas part à l'élection du futur pape. Une décision qu'il dit avoir prise par respect pour la mémoire du pape François. « J'ai décidé d'obéir, comme je l'ai toujours fait, à la volonté du pape François », at-il écrit dans un communiqué diffusé par ses soins. Il y réaffirme son attachement à l'Église et son intention de contribuer à l'unité autour du processus électoral. La position de Becciu ne surprend qu'à moitié. Selon ses propres mots, le pape François l'avait clairement écarté de toute participation au Conclave. Deux lettres, signées de la main du défunt pontife dont l'une alors qu'il était hospitalisé en mars dernier, lui ont été transmises récemment par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Saint-Siège.
Cette exclusion s'inscrit dans un contexte particulier. En 2020, Jorge Mario Bergoglio avait déjà retiré à Becciu ses prérogatives cardinalices, après qu'il a été impliqué dans une affaire de gestion douteuse de fonds. En décembre 2023, le tribunal du Vatican l'a condamné à cinq ans et demi de prison pour détournement de fonds, dans le cadre d'une opération immobilière à Londres. Le cardinal, qui a fait appel, continue de plaider son innocence. Malgré sa condamnation, Becciu avait participé ces derniers jours aux congrégations générales qui précédaient le Conclave. Il espérait pouvoir y siéger, en tant que cardinal électeur. Sa décision de se retirer intervient finalement après réception des deux lettres du pape défunt.
Cette affaire, bien que périphérique, jette une lumière particulière sur les tensions internes à l'Église. Alors que les regards se tournent vers la chapelle Sixtine et vers les cardinaux appelés à élire un nouveau guide, l'épisode Becciu rappelle que le processus reste marqué par des enjeux de gouvernance et de crédibilité. Le cardinal Becciu, malgré tout, reste convaincu qu'il a servi l'Église « avec fidélité et amour ». Il ne votera pas pour le prochain pape. Mais son nom restera lié à l'un des épisodes les plus sensibles de la fin du pontificat de François.
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