Depuis l’adoption de la loi n°2025-09 sur la chefferie traditionnelle au Bénin, des citoyens se préoccupent du sort réservé aux chefferies non prises en compte. Face aux inquiétudes, les autorités ont tenu à apporter des précisions. Le ministre de la Culture et du Tourisme, Jean-Michel Abimbola, s'est prononcé sur le sujet au cours de sa dernière sortie. Jean-Michel Abimbola a précisé que la loi ne retire aucun titre aux chefs traditionnels en place. Ceux dont les entités ne sont pas reconnues changent simplement de statut. « Nous ne découronnons personne. Si la loi ne vous reconnaît pas comme royaume, ni chefferie supérieure, ni chefferie coutumière, alors vous êtes ipso facto dans la chefferie communautaire. Donc nous ne découronnons personne », a-t-il affirmé.


En clair, les rois et chefs concernés restent des figures locales respectées. Leur rôle social se poursuit, même s’il diffère juridiquement. Pour le gouvernement, il s'agit d’encadrer la chefferie traditionnelle dans un cadre légal précis. Cette réorganisation n'efface pas les réalités socioculturelles du pays. Les chefferies communautaires continueront d’exister. Toutefois, elles n’auront pas les mêmes attributions que les royaumes ou chefferies supérieures officiellement reconnus. Désormais, toute reconnaissance officielle passera par un arrêté conjoint du ministre de la Culture et du ministre de l’Intérieur. L’objectif est d’éviter les conflits de légitimité observés dans certaines régions. Malgré quelques crispations locales, l’État reste ouvert.


Selon une synthèse de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, de nouveaux royaumes ou chefferies pourraient être reconnus à l'avenir. Cela dépendra d’une évaluation fondée sur des critères historiques, sociologiques et culturels. Le journal Matin Libre a rapporté dans son édition du 14 avril 2025 que plusieurs pétitions de communautés ont été déposées auprès du gouvernement pour reconsidérer certains cas. De son côté, Bénin Intelligent, dans un article du 27 mars 2025, rappelle que la réforme repose sur une approche progressive. Le gouvernement cherche à organiser le secteur sans heurter les traditions locales.