La question a agité l’opinion récemment surtout après la mort de plusieurs soldats au front. Pourquoi le drapeau national ne descend-il pas en berne à chaque perte de soldats sur le front ? Le gouvernement, par la voix de son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji, a apporté des précisions. Le mercredi 30 avril, le secrétaire général adjoint du gouvernement s’est exprimé publiquement sur le sujet. Il a tenu à clarifier que ce choix ne reflète ni un manque de respect ni un désintérêt pour les soldats tombés. « Chaque vie de soldat compte, peu importe son origine. Qu’il vienne de l’Atacora, du Zou, du Mono ou du Plateau, sa vie a la même valeur pour la nation », a-t-il révélé.

Selon lui, la décision de ne pas mettre le drapeau en berne repose sur une logique stratégique. Il explique que les attaques peuvent survenir de manière répétée. « Si on doit mettre le drapeau en berne à chaque perte, cela reviendrait à le faire presque chaque semaine. Ce serait céder à l’intention de l’ennemi, qui cherche à installer la peur et l’épuisement dans les esprits », a-t-il déclaré avant de poursuivre. Pour le porte-parole du gouvernement, la répétition de tels gestes, censés marquer un moment exceptionnel, risquerait d’en banaliser la portée. Le porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji ajoute « Certains pays qui avaient adopté cette pratique au début ont fini par l’abandonner. Ils ont compris que cela pouvait alimenter la stratégie des groupes terroristes ».

Le gouvernement insiste toutefois sur le fait que les soldats reçoivent les hommages nécessaires. La hiérarchie militaire, les autorités et leurs camarades d’armes leur rendent les honneurs dans la discrétion. Une manière de préserver la dignité, sans tomber dans le piège de la peur. En dehors de ces marques de reconnaissance, une loi garantit aussi un accompagnement aux familles des soldats tués. « Ce n’est pas un manque d’empathie. C’est une question de responsabilité », a fait Wilfried Léandre Houngbédji pour montrer la position de l’État qui repose sur une volonté de résilience.