Nigeria
L’ONU invitée à condamner la Russie dans une situation de traite de femmes à Alabuga
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Au cœur de l’État de Nasarawa, au Nigeria, un cri d’alarme retentit. Le professeur A. I. Akyala, éminent universitaire et directeur de l’Institut de santé mondiale et de contrôle des maladies infectieuses de l’Université d’État de Nasarawa, exhorte la communauté internationale à se mobiliser contre ce qu’il qualifie de violations graves et présumées des droits humains par la Russie.
Selon un rapport relayé récemment par les médias, Moscou aurait mis en place un système de recrutement ciblant des jeunes femmes nigérianes ainsi que d’autres pays africains comme le Kenya, le Rwanda, l’Ouganda, le Soudan du Sud ou encore la Sierra Leone, afin de les faire travailler dans des usines de fabrication de drones dans la région du Tatarstan. Objectif : soutenir l’effort de guerre russe en Ukraine.
Les campagnes de recrutement, largement diffusées via les réseaux sociaux, promettaient monts et merveilles : carrières lucratives, voyages gratuits, opportunités éducatives, et même la promesse d’une nouvelle vie en Europe. En réalité, il s’agirait, selon le professeur Akyala, d’un leurre bien orchestré.
Les jeunes femmes, âgées de 18 à 22 ans, étaient ensuite dirigées vers la zone économique spéciale d’Alabuga, en Russie, pour y travailler dans des conditions qualifiées d’inhumaines.
« C’est une exploitation manifeste des vulnérabilités économiques de ces jeunes femmes africaines, attirées par des promesses fallacieuses et piégées dans des programmes trompeurs comme l’Alabuga Start International », a dénoncé le professeur Akyala.
Les témoignages de certaines victimes ayant réussi à fuir confirment l’ampleur des abus : longues heures de travail, exposition à des produits chimiques sans équipement de protection, isolement et intimidations. Ces pratiques, si elles sont avérées, contreviennent frontalement aux principes fondamentaux de l’Organisation internationale du travail (OIT), dont la Russie est pourtant signataire depuis la Convention de 1930 sur le travail forcé.
Le professeur appelle donc l’Organisation des Nations Unies et l’ensemble des États à prendre position. « Ce mépris flagrant pour les droits de l’homme ne peut rester impuni. Il est impératif que la voix collective du monde s’élève pour condamner fermement ces pratiques inacceptables », a-t-il déclaré. Au-delà de la dénonciation, Akyala insiste sur l’urgence d’une prise de conscience globale : « Ce n’est pas seulement une affaire africaine. C’est une question d’humanité. Les nations du monde doivent s’unir pour protéger les plus vulnérables, en particulier les femmes, contre ces formes modernes d’esclavage. »
L’appel du professeur Akyala relance un débat brûlant sur l’exploitation des failles économiques en Afrique par des puissances étrangères, et sur le rôle que doivent jouer les instances internationales pour faire respecter les droits fondamentaux des êtres humains, où qu’ils soient.
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