La 3ᵉ édition de la Conférence internationale sur les Technologies de l’Information et de la Communication s’est tenue sous le thème : « Technologies émergentes et agriculture durable ». L’événement, organisé par l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb), a réuni des chercheurs, ingénieurs, décideurs et acteurs du monde agricole autour de l’enjeu de moderniser l’agriculture béninoise par l’innovation technologique. L’agriculture reste un pilier de l’économie nationale. Elle emploie une large partie de la population et assure l’essentiel de la sécurité alimentaire. Mais elle fait face à plusieurs difficultés. Changements climatiques, dégradation des sols, baisse de fertilité, pertes post-récolte… Ces contraintes pèsent sur les rendements et fragilisent les revenus des producteurs.

À l’ouverture des travaux, le professeur Antoine Vianou, président de la Commission permanente « Sciences fondamentales, ingénierie et innovation » de l’Ansalb, a dressé un état des lieux sans détour. Il a pointé les nombreux défis qui freinent la performance du secteur agricole. « La question de la rentabilité est fortement liée à la gestion des ressources et à la réduction des pertes », a-t-il précisé.

Dans ce contexte, les technologies numériques apparaissent comme des outils pouvant contribuer à inverser la tendance. L’agriculture connectée ou AgriTech propose des solutions pour optimiser la production. Les outils de suivi par satellite, l’utilisation de drones, les capteurs intelligents et les applications mobiles de conseil agricole sont autant de leviers explorés.

Au fil des échanges, les participants ont évoqué plusieurs priorités. Il s’agit principalement de faire connaître le potentiel des technologies émergentes dans le secteur agricole, de sensibiliser les agriculteurs et les décideurs publics, et de favoriser l’accès aux innovations. Des communications scientifiques ont abordé ces questions, suivies de débats techniques.

Des démonstrations pratiques ont ponctué les deux journées. L’usage des drones pour la cartographie des champs ou encore la télédétection pour le suivi des cultures ont été présentés aux participants. Ces approches visent à appuyer les pratiques agricoles locales à travers des outils simples et accessibles.

La conférence a également été l’occasion de formuler des recommandations à l’intention des autorités. Celles-ci portent sur l’intégration progressive des TIC dans les politiques agricoles nationales, le renforcement des capacités des acteurs de terrain, et la création de passerelles entre recherche scientifique et monde rural.

En misant sur les technologies émergentes, le Bénin peut accroître la résilience de son agriculture. L’objectif est de produire mieux, de réduire les pertes et de répondre aux besoins alimentaires croissants. Pour cela, l’appui à l’innovation reste un levier stratégique. Les conclusions issues de cette rencontre posent les bases d’une action collective. À travers une meilleure synergie entre chercheurs, producteurs et institutions, le pays pourrait amorcer une nouvelle phase de transformation agricole.