Le Sahel reste sous tension. Les groupes armés étendent leur influence. Le Sénégal, voisin du Mali et de la Mauritanie, observe avec attention. Le Timbuktu Institute, basé à Dakar, au Sénégal, vient de publier un rapport sur la sécurité régionale. Le document confirme la présence du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM) dans la zone frontalière entre les trois pays. Il signale des tentatives d'infiltration dans l'est du Sénégal.

Pour l'instant, aucune opération directe n'a été constatée sur le sol sénégalais, selon les informations rapportées par le webmédia Seneweb. Le directeur régional du centre, Bakary Sambe, apporte des précisions. Dans un entretien avec la Deutsche Welle, il parle d'une « stratégie d'expansion progressive vers la Mauritanie et le Sénégal ». Le groupe djihadiste utiliserait la région de Kayes comme point d'appui.

Les groupes armés exploitent les frontières poreuses et les liens sociaux entre communautés. « Ils n'y arrivent pas au Sénégal pour le moment, parce que la cohésion est très forte », déclare Bakary Sambe. Selon lui, la résilience des populations locales a été une force. Les discours extrémistes ne trouvent pas d'écho. La Katiba Macina tente de recruter, mais sans succès.

Le contexte local joue un rôle important. Les communautés de l'est du Sénégal ne partagent pas les récits portés dans d'autres régions comme le centre du Mali ou le nord du Burkina Faso. Cette différence limite l'influence idéologique du groupe. Le rapport insiste sur la région de Kayes. Certaines failles sociales y sont exploitées. Le JNIM s'y installe progressivement, loin des projecteurs. Le Sénégal n'est pas encore touché. Mais les signaux se font sentir. Les autorités et les chercheurs appellent à la vigilance. Le renforcement des liens sociaux, la surveillance des frontières et l'engagement communautaire restent les moyens de prévention.