Deux accords de financement viennent d’être approuvés par la Banque mondiale en faveur du Bénin. À travers ces engagements, l’institution entend appuyer le pays dans les domaines de la sécurisation du foncier et de la gestion durable des forêts classées. C’est avec un montant total de 180,7 millions de dollars.

Le premier appui financier, d’un montant de 100 millions de dollars, est destiné à renforcer l’administration foncière à travers le programme Terra Benin. Ce projet consiste à simplifier et accélérer l’enregistrement des droits fonciers sur l’ensemble du territoire national. Il est question de permettre à chaque citoyen d’avoir un accès sécurisé à un document foncier officiel. « Ce programme aura un impact à grande échelle en utilisant la technologie pour accélérer la délivrance électronique de certificats fonciers aussi bien en milieu rural qu’urbain », a déclaré Marie-Chantal Uwanyiligira, directrice de division de la Banque mondiale pour le Bénin et trois autres pays ouest-africains.

De façon concrete, Terra Benin va couvrir 14 communes réparties dans 11 départements, avec 124 arrondissements ciblés. Environ 1,5 million de parcelles seront cartographiées. Un million d’entre elles feront l’objet d’un enregistrement grâce à l’usage de nouvelles technologies. En complément, un soutien du Trust Fund va permettre d’enrichir la plateforme e-Foncier Bénin avec des données liées aux risques de catastrophes. Le second financement, d’un montant de 80,7 millions de dollars, s’inscrit dans la deuxième phase du projet de gestion des forêts classées.

Il entend renforcer les actions entreprises dans la première phase. Cette phase prend en compte le développement de l’agroforesterie, reboisement, intensification agricole durable et entretien des plantations. Environ 20 000 hectares seront reboisés, en plus des 26 000 hectares déjà couverts par la phase initiale. Le projet prévoit aussi de soutenir la participation du Bénin à des mécanismes de crédits carbone. Une manière d’encourager les pratiques durables tout en générant des revenus. « La gestion durable des forêts soutient le développement économique et réduit la pauvreté. Elle génère des revenus pour les communautés, tout en préservant l’environnement », a expliqué Nestor Coffi, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Bénin.

Les résultats de la première phase sont jugés encourageants. Plus de 63 % des forêts classées ont été mieux protégées. Des chaînes de valeur liées aux produits forestiers non ligneux ont permis à 50 660 personnes, dont 32 % de femmes, d’améliorer leur accès à des revenus alternatifs. Trois millions de tonnes de CO2 ont été séquestrées. Et 36 millions de dollars ont été transférés aux communautés impliquées dans les travaux de reboisement via un mécanisme innovant. Pour le Bénin, ces deux financements renforcent une dynamique de transformation à la fois écologique et sociale.