Les défenseurs de la réforme du système partisan ne se lassent pas de le réitérer. Patrice Talon a apporté de la lisibilité et plus d’organisation au sein des mouvements politiques. S’il est indéniable que quantitativement, le secteur est assaini, il n’en demeure pourtant pas moins que la lisibilité idéologique est pour l’instant loin du compte. 

La confusion idéologique reste et demeure totale. Une confusion bien plus que totale au sein des factions allant des différentes tendances de la mouvance que celles de l’opposition. Ainsi, des républicains aux démocrates en passant par les Renouveaux Progressistes et les tout nouveaux libéraux, la démarcation idéologique reste impossible.

S’il faut noter que les noms de certains partis semblent les classer de facto dans les catégories classiques admises par la culture politique, les positionnements discursifs embrouillent les cartes. Mais au-delà des discours et postures, de fait, il s’instaure de fait une similitude de ligne rassemblant parfois plusieurs partis politiques politiquement opposés.

À tenir compte de certains éléments, principes, positionnements et sémantiques nominales, il se fait clair que dans le Landerneau politique béninois, peu ou pas du tout d’avancée a été enregistrée. Soglo, Kéréou et Yayi ont hier constitué le contenu des bornes positives et négatives des partis politiques. Aujourd'hui, y compris après la réforme du système partisan, le chef de l’État en place nourrit les mêmes bornes.

C’est lui, Patrice Talon, son départ ou non, ses choix et ses absences de choix qui font le menu, les programmes et les plans d’action des partis politiques de tous les bords, y compris ceux qui lui sont les plus opposés. Dès lors, adieu les débats de positionnement classique, conservateur, progressiste et tutti quanti. Et même, bonjour les amalgames.

Les amalgames sont de l’ordre des oppositions et des alliances contre-nature. Si hier, ils ont motivé les réflexions ayant mené à la réforme du système partisan, les amalgames se durcissent par la peau. Dès lors, le parti Les Démocrates, l’UPR, FCBE, les Libéraux qui dans le fond semble de la même nature et des mêmes principes sociopolitiques sont diversement positionnés avec la seule différence fondamentale qu'est l’appartenance ou non au large mouvement politique de la rupture dont Talon est le meneur.

En attendant la suite de la réforme du système partisan conduite par le chef de l’Etat en personne et en attendant sa succession, les Libéraux tout aussi progressistes en option de développement que dans les choix sociopolitiques vendus peuvent continuer par pourfendre Les Démocrates. Les Yayistes peuvent eux aussi continuer à loisir de s’attaquent aux Renouveaux Progressistes. Pendant ce temps, le Bloc Républicain va continuer sa lune ‘’des miels’’. L’amalgame en genre-nature, l’originalité de la politique béninoise, nul doute.